vendredi 28 novembre 2008

Elle cisèle le temps


J.M CD St-Isidore


Je l'ai rencontré en fréquentant le "salon" de Mme Zoridae.
Mon premier contact fut un frémissement, une empreinte dans la durée.
Elle est "une" artiste de la lenteur du temps. Chez elle , le temps tapisse ses murs. Elle lui donne une lumière . On entre chez elle comme ds un atelier d'artiste..on ne sait pas où regarder tellement , notre regard s'accroche partout.
"Un jour , une photo " est mon premier clic du matin , pour voir, mais aussi pour découvrir ce qu'elle a travaillé , ce qu'elle a peaufiné et enfin jugé "oui, c'est ça!". Son œil de poétesse a soulevé un moment de temps.
Femme de peu de mots ,on les sent pourtant à travers ses choix.
On sent une fébrilité dans la lenteur. On sent l'horreur de la précipitation.
Pour paraphraser E de Luca: "elle est partie à la chasse de l'immense , elle agrandit la vie".

jeudi 27 novembre 2008

Une cicatrice est une force


Ce sont les mots de "mon nom est Paul", personne très attentive à la portée des mots.
Sujet passionnant , qui me rapproche encore plus de l'objet de mes réflexions: l'autre.
Non pas avec un grand "A" mais un petit..comme moi.
Alors la blessure qui demeure , qui ns fait surnager la tête hors de l'eau pourrait être une force vive, une artère nouvelle ds notre corps.....
Pour moi une "cicatrice" c'est un déchirement colmaté à travers lequel on sent le sang qui passe...le torrent est là..souterrain. Pour moi c'est un manque ds la continuité..c'est un semblant de rire qui se termine ds l e froid.
Une balaffre sur l a peau: On peut se dire.."quelle blessure ..il a survécu! ".On peut aussi choisir un autre angle et se dire: "ç a fait parti de lui". Une blessure peut venir définir une personne ou juste être un élément de son vécu ( je voulais écrire de vaincu!).
Une cicatrice, c'est comme une ride..c'est une blessure d'existence.

Une fragilité ds la structure peut devenir une force.....
Avoir survécu devient une addition de fragilités. Je crois que c'est la désensibilisation qui fait la force. C'est la dureté de notre regard qui peut atténuer l'effet de l a cicatrice.
Et je me dois de citer Mon Erri de Luca: "Les coups abiment les oui plus que les yeux. Il y a des erreurs qui contiennent une autre vérité".

Une lutteuse à ma porte



Elle est venue frapper à ma porte sur le bout des mots. Depuis elle laisse un peu d'elle-même ici et là.
Rafraichissant.
Je vais à mon tour chez elle à la recherche de son humeur de la journée..comme la saveur du jour.
Elle est remplis de dérision , de propos qui irradient le bonheur de vivre , de rire et d'amies.
C'est pleins de petits étonnements ouverts sur les autres.
Un petit bonheur est né.
Hommage à celle qui a vaincu
Svp...une tisane à la fenouil!

mercredi 26 novembre 2008

Passage obligé


L'escalade...tous ceux qui me connaissent savent que ce petit mot tisse tous mes temps libres et plus encore. Ce drôle de sport , en est un pour moi plus intellectuel que physique. Découvert à 40 ans, depuis ce moment là..ma vie a complètement changée.
De personne très solitaire, je suis devenue une personne à deux. Deux étant le chiffre minimum pour grimper. J'ai dû sociabiliser de force..et puis tout doucement c'est devenue une seconde nature.
À travers une passion, on rencontre des gens: on regarde un étranger près d'une paroi et on commence à parler de cette voie que l'on vient de faire.Pourrais-je me permettre sur le bord d'une rue de parler avec un inconnu d'une passion qui m'habite sans paraître un peu troublée ? Non.
J'ai parlé ( par courriel) à mon écrivain préféré ( Erri de Luca) à cause de l'escalade, puisqu'il est un grimpeur exceptionnel en plus d'être écrivain. Je l'ai même vu à Montréal à une soirée qu'il offrait ( Donquichotte et les invincibles).
Maintenant je connais plus de gens qui grimpent que tout autre styles de personnes.
Des gens que je vois 4 fois semaine..que je rencontre en dehors de notre sport..pas loin du mot ami..mais pas encore..
Il y a place à quiproquo dans ce drôle de lien..où l'on confit sa vie à quelqu'un, avec qui on vit de grand moment, des joies incroyables, avec qui on partage nos rares voyages ds l'année. Mais qu'on ne peut appeler ami...Ami..Ami.
Pour moi c'est la quête du "Graal". J'y touche presque en grimpant.

mardi 25 novembre 2008

Si Grand


Une voisine de blog, ns raconte qu'il lui est arrivé un Bonheur si grand, qu'elle se demande si les gens le voit sur son visage.
Alors je me demande , mais quel bonheur peut-être Si Grand , qu'il transfigure quelqu'un, à un tel point que de purs inconnus, dans la rue pourrait le voir. Coquine elle ne ns le dit pas.

Je me pose la question: qu'est-ce qui pourrait m'arriver de si Grand, que de purs inconnus pourraient le "toucher"sur mon visage?
La venue d'une grande somme d'argent? Une retraite anticipée ( ça serait bien quand même!). Silence.
Il me semble qu'un Si Grand bonheur pourrait être celui qui met fin à un grand malheur..quelque chose d'attendu et qui soulage..pas loin de l'espoir.
Silence.
Mais qu'est-ce qui pourrait me transporter à ce point ?
De petits bonheurs fortuits : Mon mari qui me regarde avec une grande intensité ( après 19 ans)
en me disant :que tu es belle! Ça me chavire.
Ma fille qui après plusieurs mois d'aride agressivité , me prend ds ses bras .
C'est donc quelque chose qui peut arriver au détour d'un chemin longtemps emprunté.

Merci HelLutte de m'avoir amené jusqu'ici.

lundi 24 novembre 2008

i Beleive


Le petit "i" représente mon état de pensée devant cette question gigantesque: Croire.


Discussion sur la foi hier. On a tenté de me faire croire "de force", à travers des arguments du genre:" je connais telle femme, on lui a dit ..durant les quelques secondes qu'elle était morte que....". Les croyants sont tyranniques. Leur état appel à l'inquisition. Si l' on ne crois pas, c'est qu'on a pas compris..alors ils expliquent ..
La foi..on ne peut la communiquer...c'est quelque chose que l'on a ..on ne peut la développer de force. Ces discussions sont stériles et amènent alors l'animosité et le jugement.
On ne peut faire vivre la foi en moi..IMPOSSIBLE ..athée jusqu'au fond même de toutes souffrances....même celle d'avoir faillit perdre ma fille et de l'avoir recouvré.

Images saisissantes: Une mère et sa fille de 14 ans ( vierge) dans un camp en Yougoslavie qui voit partir sa fille , pour se faire violer et ensuite ce sera son tour..
Un père palestinien qui cache son enfant derrière lui pour qu'il ne soit pas atteint pas une balle..et qui finalement mourra sous les balles d'un soldat israélien.
Le Rwanda..cette chasse à l'homme de 9 à5..comme un travail... Une infinitude de souffrance qui martèle..Dieu?

Dieu est un résidu: on y met ce que l'on a besoin. Il excuse l'homme de ne pas agir.Il tue l'humanité. Violent.

J'ai Foi en l'homme, comme en ce docteur qui a sauvé ma fille. En tout écrivain qui élève ma vie plus haut que l'ennui, en l'amitié que je cherche encore. Mais surtout en l'amour..quel véritable temple..on y entre humblement cherchant l'âme-ami ,on baisse les yeux devant cette plénitude qui se présente, surtout lorsqu'on a la chance qu'il revienne deux fois.

jeudi 20 novembre 2008

Soeurs d'Amitié


J'ai deux sœurs.
Une a le même vécu d'âge que moi et la cadette cherche dans la vie, le cœur qui bat son plus long souffle.
Les deux me sont sœurs de sang. Sans elles , depuis longtemps , je serais encore à chercher comment on relève la vie, quant notre force de crier s'est tue.
Elles m'ont donné la force, le refuge, l'intégrité de ce qu'elles sont pour réapprendre souvent comment on vit.
Leur maison toute grande ouverte de vie qui cri et qui rit a été ma maison. Leur appétit de vivre si intense a été mon salut. Cette force qui ré enracine la durée .
La famille est ce qui permet de rester debout. Elle te relève des plus immondes gifles.
Aujourd'hui que le répit c'est installé et que je peux "folâtrer" dans l'ordinaire du jour...je me rappelle d'elles et voit cette richesse d'amitié qui s'est tissée comme un cadeau des anges qui veilles sur les cœurs blessés.

Mes sœurs de sang devenues mes sœurs d'amitié.

mardi 11 novembre 2008

La mort d'un père


C'est sa fête aujourd'hui..l'hiver n'est pas loin, ça sent le froid et la terre qui gèle. 35 ans que je suis orpheline de père. Le sentiment profond qui surnage est pâle et lointain. Tout c'est effacé: lui et ma jeunesse . Il ne reste que les survivantes, toutes des femmes, ma mère et mes sœurs.
Le père, homme dur et et sans tendresse n'a rien laissé de chaud, de velouté ou même un regard
remplis de douceur et de compréhension. Il n'a laissé que du vide que l'on aurait aimé remplir de doux souvenirs. Rien.
Je lui laisse mes pensées de tristesse, de fuite au lit en courant ,de pas silencieux pour ne pas réveiller la colère qui dort. Des pleurs dans ma chambre parce que la punition a dépassé la journée .
J'ai tout de même laissé son nom sur sa tombe, pour que la filiation veuille dire quelque chose.
Continu de reposer en paix PÈRE..sache que je pense à toi et que je n'ai que des regrets: le plus prenant; de n'avoir pu jamais te dire..."NON! laisse moi tranquille , tu ne me battras plus!" .
Repose en paix PÈRE, le souvenir est toujours vivant.