jeudi 17 juin 2010

Ernest Junger ..les autres est-ce moi?







En ce moment je lis cet auteur allemand qui a vécu les 2 grandes guerres au sein de l'armée allemande .
Ses mémoires terribles comme soldat dans les tranchées , l'horreur de la peur, les soldats qui tombent une seconde après un mot échangée . Les bombes, les ennemis à qui l'on parle entre deux entonnoirs...l'humain qui tout à coup rencontre l'autre au milieu du chaos.
Junger a perdu son fils de 17 ans dans la 2 iéme guerre en voulant le sauver de la cour martial .Il tenait des propos anti-hiltérien ( de ceux que son père tenaient).Junger avait des ennemis ds la Wehrmacht. Ne pouvant avoir le père ils ont tenté de le blesser par son fils. Prenant sa défense, il propose que son fils soit envoyé au front..et il mourra quelques mois après.
Tous les jours par la suite il ira sur la tombe de son fils.



Ce que j'ai trouvé le plus intéressant c'est l'universalité de son expérience..Ayant lu bcp sur ces deux guerres ,rarement d'un point de vue allemand,on s'aperçoit très vite que le discours est superposable aux autres nationalités. Les tranchés ne sont ni allemandes ni italiennes ni anglaises, de la terre au milieu du désespoir.

Puisqu'il détestait Hitler, sa narration vient ns chercher dans notre humanité commune. On se donne le droit au moins de le lire et même de trouver sa plume très profonde.
Lorsque l'on lis sur la guerre , on s'interroge sur les motivations des peuples guerriers, belliqueux aussi.
On voit cette lumière au fond de "la volonté du puissance", cet abus du rêve de conquérir l'autre pour se prouver que l'on est supérieur, que l'on est Dieu.

J'ai vu bernard Pivot l'interroger ds les années 70..et je n'ai pas aimé sa jeune fougue,cette façon de vouloir faire son procès...cassé de l'allemand.
Je crois qu'il n'y a que les gens ayant vécu des choses aussi terrible, qui peuvent se permettre de juger.
Difficile de parler des allemands ,de nazi et de ne pas détester. Mais je n'ai jamais lu le mot nazi ds son oeuvre et ne suis pas certaine d'avoir lu le mot allemand.....

On a pu lire de nombreux ouvrages sur les camps, sur l'horreur du manque d'humanité de l'armée allemande et même du peuple allemand.
Je me suis souvent demandé..sous le poids de la pression sociale...ce que moi j'aurais fait..moi ds mon xx iéme siècle canadien,n'ayant jamais connu de guerre..ce que j'aurais fait devant la montée du racisme contre un peuple, la montée de l'intolérance...

Aurais-je fait partie de la résistance ou aurais-je détourné le regard? Aurais-je pu mettre la vie de ma fille unique en jeu..pour sauver celle d'un inconnu? Quelle est notre réelle nature?


Ma bibliographie sur ces 2 époques..mes 'best of"..par chronologie de découverte

Guéhenno journal d'un homme de 40 ans
Guéhenno journal des années noires
Robert Antelme l'espéce humaine
( Marguerite duras la douleur qui raconte leretour de Antelme après la guerre)

Jorge semprum l'écriture ou la vie ( l'ensemble de son oeuvre)
georges bernanos les grands cimetières sous la lune
Primo levi si c'est un homme ET la trêve..et l'ensemble de son eouvre
Jean améry par delà le crime et le châtiment
etty Hillesum Une vie boulversée

Erich M. remarque À l' ouest rien de nouveau (inégalé ds la narration du fatassin)

jean Giono le grand troupeau,,une superbe poésie sur le paysan etla guerre

Pascal Jardin Guerre après guerre et sur l'ensemble de son oeuvre sur l'humain...sur l'Homme et l'homme.

Roland dorgelès les croix de bois.. les tranchées en 14-18 humain , des
éclairs d'humainté

Paul Ceylan Pavot et mémoire ...l'anarchie du verbe ..la folie ds le souvenir

Hans jonas le concept de dieu après AUSCHWITZ..ce qui reste de l'Homme

Catherine Chalier La persévérance du mal


et tant dautres:)