mercredi 28 janvier 2009

Ce qui se tisse



yvette gastauer


Quand on refuse jusqu'au bout la souffrance..il nous reste les mots.

Je trouve parmi les bloggeurs que je fréquente, un monde qui ressemble au mien..celui que l'on dit.
Beaucoup de survivants du quotidien ...mais aussi des héros des souffrances que l'on renient jusque dans nos dernières tranchées.

Je suis émerveillé par la parole qui en douce , dévoile une immensité de retenue.

Cette femme délicate qui comme un ange passe et nous aspire dans sa douceur.

Cet autre qui à tout moment nous emmènes avec une infinie sérénité..dans son univers à la campagne.
Cette femme qui en perdant son amour a perdu ses repères.
Cette autre qui colore son univers de tant de moments hachées par la dépression..que des mots pour rester vivante.
Cette femme qui va bouleverser sa vie en peu de temps..parce que la vie n'attend pas...n'attend plus.
Tous ces liens qui se tissent par la seule force des mots, nous attire au fond de nous..où il y a l'humanité qui fait de nous une densité de sang.

vendredi 23 janvier 2009

Impuissance

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Patricia Denimal






Qu'y a-t-il dans ce mot qui me choque...sa réalité.
Une auto de police..des cris à l'intérieur.
Je suis avec ma fille nous nous arrêtons.
Fascinées par la justice qui travaille devant nous.
Pourquoi cette jeune fille cri-t-elle?
De ce cri qui appel à l'aide.
Je suis une femme et je suis très sensible à ce cri.
Soudainement l'officier en colère ferme la porte et se dirige vers l'autre porte..quel modèle de retenu!

Il hurle et veux sortir l'ado noir de l'intérieur, il est disjoncté.
Le policier avec lui,tire sur le bras du jeune homme mais sans conviction.
L'officier alpha prend la relève et malgré sa petite taille le tire sauvagement de l'auto et le projette par terre le ventre nu sur la glace et un genou bien placé sur la colonne vertébral..de cette précision qui en fait une arme.
L'ado pleure au sol..
Je reste là ..déboîtée d'impuissance.
Ma fille me tire par le bras..c'est la première fois qu'elle assiste à cette violence..dans violence... il y viol.
Nous avons été violée moi et elle.

Mais je voulais rester sur place..je voulais qu'ils sentent ma présence mon regard,qui n'était pas de la curiosité. Je voulais témoigner. Je voulais dire Ça suffit..à un policier..
J'ai aimé que ma fille voit ce que l'ordre peut faire quand il est fait avec violence et brutalité.

L'humiliation, le contrôle de celui qui est par terre face dans la neige..pleurant comme un enfant de ne pas lui faire mal...et nous n'étions pas à Gaza.

mardi 20 janvier 2009

Femmes




Je te regarde grandir,tu me regardes cacher le temps qui m'entraîne.
Je te regarde te coiffer avec tant de féminité,tu regardes mes rides pendant que je te parle.
Je te regarde marcher vers ce jeune homme, tu me regardes chercher la main de ton père.
Je te regarde prendre tes jeunes responsabilités, tu me regardes jouir de la vie à tous les jours.
Je te regarde pleurer et ravaler tes larmes..ton amoureux s'est détourné, tu me regardes te comprendre..ta porte est fermée.
Je te regarde devenir une femme, tu me regardes mettre une peu plus de fard.
Je te regarde nous écouter, tu me regardes avec envie parlé à cette personne que tu
aimes tant.
Je te regarde chercher les lois secrètes de la vie, tu me regardes être sereine même quand je ne comprend plus.
Je te regarde vivre et ce n'est jamais assez pour te comprendre, tu me regardes en furie je viens de t'interdire ce qui va me faire mal.
Un jour nous serons deux femmes et nos regards seront les mêmes.

vendredi 16 janvier 2009

Moi et toi suivi de toi et moi



Tavole Italie


Trop grand pour vivre seul , il me regarde.
Il charrie beaucoup de souffrance ...mais les sillons ne sont pas amers.
Aux abords, il galère .
Son regard sur lui-même s'éteint.
M a voix au milieu qui l'attend.
Le prendre dans mes bras pour qu'il puisse regarder le ciel.
Deux vies dans une et un seul cœur pour y vivre.
Toute la blancheur du monde pour qu'il s'apaise.
Détourner les yeux quand sa vie se déchire..par respect.
Être debout devant lui quand tout s'effondre.
Ma main comme terre d'asile.
Mon corps comme deuxième souffle.
L'absolu ..lui, dans ma vie.

.

jeudi 15 janvier 2009

Petites additions de mouvements


Moi au Verdon


Je suis transporté par l'escalade..cette découverte si tardive dans ma vie..à laquelle je donne plus de 4 jours pas semaine..et je dois avouer que ce n'est pas encore assez,je crois que je suis drogué!:)


Comment transmettre cette exaltation presque mystique que je ressent?
Souvent je regarde avec gourmandise ces nouvelles voies que je ne connais pas..je peux même m'y dorloter avant de me coucher le soir...la faire et la refaire dans ma tête,jusqu'à ce que le sommeil advienne.

Commencer une voie que l'on n'a jamais faite, relève de l'adrénaline, de l'effort difficile que l'on va faire ( mentalement et physiquement) et la peur qui occupe une partie de notre cerveau...de tomber. C'est ce sentiment de victoire qui est assouvissant et qui est sans fin.
Quand on redescend et qu'on a fait plus que ce que l'on croyait..l'euphorie.
Ces petites victoires finissent pas nous habiter et nous rendent plus fort.
L'attitude face aux problèmes quotidien change...on grimpera ce soir.

J'ai une voie que je travaille en ce moment une 5.11a....quelle jouissance ..elle est en moi,elle me parle presque, elle m'attend .... demain je la retente...un mouvement à la fois..je l'aurai!!!
Toute cette addition de petits mouvements m' littéralement transfiguré.
La passion :un sang neuf qui se transforme à chaque passage.

mardi 13 janvier 2009

Mes plus belles fulgurances


Ces moments déterminants de rencontre ( non-amoureuse).
Ces personnes qui sans le savoir ont permis des débuts, des répits, des éclairs de vie.
Cette femme âgée qui vivait avec nous, mère de ma mère.
Si douce que je ne me souviens plus de ses paroles.
Un silence chaud quand je pense à elle.
Première personne dans ma vie sans jugement..toute imprégnée d'humanité.
Elle fût le début du temps. Elle a ancré en moi l'émotion de l'amour.
Ses bras.. le répit, l'enfance sans punition, la force de la compréhension.
La personne qui m'a donné le droit d'être moi.

Cette jeune femme , amie unique de mon adolescence.
Cet albatros dans la vie: maladroite, malhabile..avec ce corps trop grand, avec des parents trop ardents religieusement.
J'entrais chez elle ..et il n'y avait que du silence.
Une immense maison déserte de vie . Toujours seule.
Ses sourires , sa noblesse dans l'humilité .Elle était une gente dame.
Elle m'a donné la pureté dans l'amitié.

Ce partenaire d'escalade avec qui pendant quelques années , nous avons partagé une passion.
Il m' a permis de me transcender.
Tout ce temps habité par le dépassement mental. Il m' a amené là où je suis.
Le donneur de temps.

Et cette femme si douce, sans mièvrerie..l'intelligence dans son regard que l'on surprend.
Ma plus belle fulgurance d'âge adulte. Un début d'amitié..j'y vais tout en douceur et laisse courir la vie.
Tant cherché et si doucement offert.

Dans cette navigation sans boussole, de petites étoiles fulgurantes brillent encore.

samedi 10 janvier 2009

degré d'impair


Usa 2007




Nuancer, tout un art.
Dans une relation amicale...assez dire mais pas trop.
On veux savoir ce que vs pensez, mais pas si ce n'est pas en accord avec leur pensée.
Vs pouvez vous permettre d'être intime mais pas si vs dépassez la ligne ténue que vs ne connaissez pas.
On vous demande d'être honnête et intègre mais pas dans tous les cas.
Savoir jauger, nuancer, préciser mais dans l'ensemble.
Comment alors pouvoir s'installer assez confortablement dans une amitié?
Dire oui quand il le faut et dire non quand il le faut. L'amitié serait donc de l'écoute active.
Assez imbuvable.
Ce que moi je demande à l'amitié c'est le respect...alors tout peut-être dit.
Cette petite nuance qui va droit au but, mais laisse le temps de voir venir la parole.

Dans une relation amoureuse tout envelopper, mais laisser l'air entrer.
C'est le summum de la nuance relationnel.
Aimer sans ne rien prendre , sans ne rien imposer...
Lorsque la relation est établit..il faut laisser couler .
L'amour c'est vraiment regarder l'autre être.

Dans une relation mère-fille,laisser grandir sans perdre l'essence de notre rôle.
Facile de perdre les nuances ...trop d'attentes.

Alors dans une relation il faut juste assez de doigté pour pouvoir glisser de l'impair acceptable à l'impair irréparable.
Seulement l'expérience pour nous apprendre la nuance.
On peut bien galérer!

mercredi 7 janvier 2009

Essayons la joie


Je vais tenter un exercice... emprunter le regard de Catherine et regarder le temps passé.
Étrangement ce qui apparaît de suite..ce sont les moments de reconstruction..qui apparaissent comme des joies.
Mais le sont-ils?
Après que le malheur soit passé, il y a l'autre regard..celui de la délivrance..Celui-ci est un moment de répit et un moment de redéfinition de ce que l'on est.

Il y a eu:
La joie après plusieurs années de vie amoureuse..d'y croire encore.
La joie de reprendre un café seule après avoir vécu en couple .
la joie d'une amitié nouvelle après la désertion .
La joie de se regarder soi-même avec amour et tendresse...à nouveau.
La joie d'avoir un enfant en santé après avoir frôler un désastre.
La joie d'avoir choisi de vivre.
La joie de sourire et de rire sans amertume, sans regret.
La joie d'être réuni avec des êtres vrais et intègres .




Avoir "survécu" à de grandes tristesses , m'a donné une solide lecture de la vie.
Les danger dans la reconstruction..ce sont les ponts que nous coupons vers d'autres expériences.
Le danger de se fermer...j'ai choisi de croire en l'être humain..malgré tout.
Ce sont seulement les attentes qui ce sont amenuisées, une compréhension des relations humaines ( qu'y a-t-il d'autre?), m'a permis de ne pas tout donner et de ne pas tout prendre,
appris à jauger...le poids du regard ..toute une vie pour l'apprendre.
Oui oui la joie..ce moment où tout devient vrai. C'est peut-être un philtre.
La joie est un éclaire , l'empreinte ne dure pas longtemps mais elle est bonne.

Mais ce spleen qui nous fait pousser des soupirs...est une source de bienveillance..on apprend la compassion, à arrêter notre regard ..à le poser un moment .
Je vois que mes joies ne m'ont jamais servi de phare, au plus ,un répit.
Se relever d'un malheur n'est pas une joie..c'est un long chemin souvent désert.
Il y a joie et bonheur. Le bonheur est plus dans la durée. C'est une construction .
Le bonheur d'être en famille..toujours le bonheur est là. Une amitié nouvelle qui prend ses droits.

Je vois beaucoup d'attente dans la joie..c'est peut-être pour ça que j'y suis abonné du bout de la vie.
Thérapie de la joie..pas facile...

mardi 6 janvier 2009

Votre plus grand silence


Dans la vie il y a des moments d'une si grande intensité , que le silence prend toute la place avant que l'on en sache enfin le dénouement.


Ainsi;

Après l'opération déterminante sur ma fille unique...on attend le médecin.
Ces policiers à ma porte , j'ai 11ans...je vois ma mère pleurer..le silence avant de savoir que mon père est mort.
Dans cette relation amoureuse ,je trouve ce foulard féminin qui n'est pas à moi..attendre avant de savoir que maintenant je vivrai seule..
Cet ami qui avant de se détourner..m'anéantira de reproches violents..le silence avant de savoir qu'il y a une mortalité dans mon cœur.



Tous ces silences qui habitent déjà notre vie avant même que tout s'enracine autrement.
Comme ce silence, qui suit le moment où la bombe tombée va éclater et tuer femmes et enfants en Palestine..ce silence là.
Quels ont été vos plus grands silences?

dimanche 4 janvier 2009

Echo

USA 2008




Tout ce qui est vivant possède un écho..c'est comme une âme.



Dans le silence, il n'y a plus d'écho.
Dans cette grande Église tout c'est tu.
Dans tout ce vide plus personne ne prie.
Les pas ce sont effacés avant et après.
Les chemins ne sont plus des souvenirs.
Les pas de mon ami devant ma porte s'en sont allés.
Tout ce qui n'a pas été pris a implosé.
Ce qui était néant c'est apaisé.

Aucune amertume, le sourire au coin du cœur.
Tout c'est tarît même l'évidence.
Les battements ce sont rétrécis.
Même le sacré s'est arrêté.

Le jour et la nuit ne font plus d'ombre.
La fin c'est quand, même la nostalgie n'a plus de goût.

samedi 3 janvier 2009

Sur le ciment il dort

Pas d'image pour représenter un homme qui dort au sol dans une grande ville avec une minuscule couverture qui n'habille même pas ses bottes hors saison.






Je m'approche sur le bout des pas, tout doucement pour ne pas réveiller le fauve qui dort par terre.
J'avance et me penche. Tente de trouver de l'argent..le dépose près de ses pieds. Tellement peur que de dessous de sa couverture, il se dresse d'un bond habité par la folie, la peur, le froid, l'alcool.
J'essaie de me dépêcher. J'approche le plus près possible de cet homme qui gît par terre.
Je veux cacher l'argent en dessous de son semblant de gravât..mais je suis apeuré.
Je ne peux pas l'aider mais je voudrais qu'à son réveil..il trouve deux choses: l'argent pour manger et que quelqu'un durant son sommeil à pensé à lui, un geste d'humain pour un autre humain.
Toute la misère du monde dans ce sommeil sur un trottoir de ciment.
Un itinérant couché dehors à -15.