mercredi 31 décembre 2008

Indécence

Irlande 2006

Au croisement de deux boulevards..4 enfants très jeunes ( 5-6 ans) qui poussaient une voiturette d'enfant. L'un d'entre eux tenait un chat emmitouflé dans une couverte.
Le petit avec une casquette qui ne le protégeait pas du froid, se tenait les oreilles.
J'attendais de voir un parent caché du vent...rien.
C'est ce rien qui m'a choqué...des enfants seul pour traverser ce boulevard...pas habillés.
Je me suis demandé si je devais arrêter...ils attendaient aux quatre vents de passer cette lumière.
Pas assez habillés ( -15) pour la température qu'il faisait.
J'étais choqué parce qu'il faisait froid et parce que c'était tellement dangereux. Les parents???
Je me suis interrogé sur mes réactions...catho-bourgeoise ( comme disent les Français) ?

Questionnement alors sur la pauvreté et la négligence..j'aurais vu la même scène un peu plus haut dans la ville..aurais-je été aussi choquée?
Dois- je relié pauvreté à négligence? Que de préjugés dans mes premières réactions.
Alors mon regard s'est affûté...je me suis mise à regarder à gauche et à droite...
Des ados aux regards durs, des femmes trop teintes , des personnes âgées mal habillées.
Les devants de maisons qui sont abîmés, trop de commerces à quatre sous.

Je me suis senti comme dans un zoo..à regarder une culture de pauvreté qui n'est pas la mienne.
Me suis senti dans un autre monde... me permettais de le juger..moi qui ne vit pas dedans.
A-t-on le droit de juger si ce n'est pas notre quotidien? Je ne le sais pas.
Si facile de dire quand on ne regarde pas.
Indécence du riche qui déambule dans la misère d'autrui.

lundi 29 décembre 2008

Un drapeau blanc

Photo prise à Boston 2008




Ces personnes blessées par eux même.
Que rien ne peux trouver grâce à leur âme.
Pas assez d'une vie pour tout réhabiliter.
Ces pas qui vont dans tous les sens , sauf vers eux-mêmes.
Souvent absents , ils labourent leur blessure.

La rive vers soi est lointaine.
Les autres pour y parvenir.

Dans cette guerre contre soi-même,
que le mépris, le dégoût pour se dire.
On abandonne un blessé sans se retourner.

Leur marteler dans le vif de leur renoncement...
que eux aussi ont le droit de vivre.

Quelques fois ils se relèvent pour dire....
"tu trouves que c'est exact? que j'ai eu raison?"

Leur tracer un chemin dans cette haine.
Regarder souvent en arrière, ne pas les perdre d'amour.
Que leur courage est grand de vivre sans s'aimer.

mercredi 24 décembre 2008

Un beluga dans la ville

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1c/Inuit_doll.JPG





Croqué

Une femme inuit dans la ville de Montréal.
Ivre elle tanguait.
À ses côtés un homme titubait de tendresse.
Tentait d'amadouer son désespoir.
Elle le repoussait comme une idée obsédante.
Tout entremêlé dans leurs gestes ,
il la retenait en la maintenant debout.
Image très forte d'une inuit échouée sur l'asphalte.

Au premier regard, il l'a force, au deuxième il la soutient.
Je voyais des pas de danse moderne, des chocs brutaux entre deux corps qui se repoussent.
Toujours à un pas de s'écraser, désordonnés.

Une inuit tanguait sur l'asphalte.
Lâchement baissé les yeux.
Une inuit s'est perdue.

mardi 23 décembre 2008

Cette petite prison

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Je connais une femme que je fréquente .

Nos personnalités sont dissonantes, mais les années passent et je la fréquente toujours.

Je ne l'aime pas , ne ressens rien pour elle .

Tout est faux entre nous et devient insignifiance .

C'est comme marcher sur du bitume, regarder des autos passés.

On s'ennuie.

Mais je dois sourire.



Elle tisse ses relations avec hystérie, en enlevant à l'un pour donner soudainement , plus à l'autre.

Il y alors un déficit dans la relation.

Elle a le regard d'une blessée de la folie. Mais je ne soigne plus.

L'habitude a donc largué les amarres .


Plusieurs poids morts, qui ne sont pas douloureux, mais qui en s'accumulant deviennent une entrave. On avance et on sent quelque chose sur cette amitié qui ne sourit plus.

J'ai quelques relations qui sont de petites prisons .



Un sursaut de civilité me retiens,mais pourquoi?

Ce que je donnerais pour être toujours vraie.

Pouvoir se lever , sourire sans animosité et partir..c'est simple...mais on est empêtré

dans nos états d'âmes.

On n'est en fait , notre propre prison.









jeudi 18 décembre 2008

la couleur de moi

Musée de la guerre Nice 2006



Les mots sur soi comme des couleurs pour parler de moi.
Avoir été deux avant même le premier souffle.
Bouleversement d'être un depuis.
Vie d'enfance entre des tremblements.
Une femme transit du moi.
Toujours à la recherche de l'empreinte avant le poids des mots.
Avoir cru savoir avant que les êtres soient.
La sensibilité , veine centrale du dit.
Perdre des éclats de rêve sans s'oublier.
Perclus de trahisons, la boussole s'est cassée.
Une lilliputienne retourne chez elle.

La dentellière

http://www.exporevue.com/images/magazine/960moreu_dentelle.jpgRené Moreau





Une joie d'enfant m'est arrivée.
Cette femme qui passe comme une louve blessée à mes côtés , s'est arrêtée.
Elle m'a dit un mot d'une grande pureté.
Un instant pour tout prendre .

J'aime cette femme d'une grande amitié .
Je la regarde du bout du cœur , traînant une peine d'années .
Je baisse souvent mes yeux pour taire ce qu'elle ne dit pas.
Je comprend.
Délicate jusqu'à la pureté , elle va sur le bout des mots dans sa vie.
Femme qui traîne plus lourd que sa peine , elle regarde souvent derrière.
Le sourire est pâle et cassé.
J'aimerais être une douceur pour abriter tout ce qui est brisé.
Ses yeux qui fuient la dureté qui s'accumule , se penche sur nous avec calme.
Plus grande que nature elle me donne l'amitié.
Au détour d'un geste , l'enfance est réapparue plus pure.
Je t'aime aussi .

mercredi 17 décembre 2008

Le froid de la pensée

photo du Mt-Washington ( usa)




En me promenant chez les voisins, j'ai découvert un blog qui vient jouer dans mes intérêts: la philo (pour ne pas le nommer Varna). Une étagère bien garnit qui regorge de réflexions.
Un commentaire d'un bloggeur a attiré mon attention sur la logique.
Il faisait l'apologie de cette froideur mental.
Dans mon cas ,j'abhorre ce miroir qui se regarde. La dissection chirurgicale du souffle de la pensée.
Les gens qui ont peur de leur émotion , s'y vautre en regardant d'un œil malade, la vie qui bat autrement à côté d'eux.
Cette façon de lorgner avec mépris les personnes plus instinctives. Un genre de xénophobie de l'instinct.
J'en ai contre cet empêcheur de tourner en rond. Que répondre à la logique ?

Je ne vous crois pas.

mardi 16 décembre 2008

Frippé de l'intérieur

New River Gorge 2008


Quelque chose est en train de disparaître..tout doucement comme la pluie qui se termine.
Je ne suis plus là..quelque chose de l'intérieur se rapetisse . Et plus rien pour la remplacer.
Des échos se meurent, rien de plus triste qu'un pan de rire et de joies qui s'écroule.
Faire face et réagir ...beaucoup de puissance pour un si petit geste.
Se lever sourire et partir.
Comment fait-on pour vivre ailleurs dans sa vie?

Je vois qu'on peut un jour se retourner.
J'ai tenté une intrusion dans ce labyrinthe, m'y suis perdu et ai trouvé un autre chemin.
Mais j'y ai laissé de la fraîcheur , de l'innocence , des sourires d'adultes..les plus beaux.
Quant l'innocence s'éteint , ne reste plus grand chose pour soutenir les regards qui se détournent.

Le début est amorcé : les linges blancs sont étendus sur les souvenirs, les bagages sont fait et la porte se refermera dans un instant. Le départ est sur le bord de la porte.

lundi 15 décembre 2008

Les petits cailloux

Italie 2008
Être parent c'est laisser à nos enfants de petits cailloux un peu partout à travers leur vie : les valeurs du cœur, du corps et de l'âme.
Ces valeurs que ns tentons de leur transmettre , feront en sorte que dans leur vie, il y aura un peu de nous , qui fera une filiation de sang et de cœur.
C'est le chemin du combattant , en plus ardu.
Est-ce que ns serons capable de faire les ponts entre ce que ns sommes et ce que l'on voudrait qu'ils soient? Parlerons nous le même langage....
J'aurais aimé laisser des empreintes et qu'elles deviennent permanentes.

Nos valeurs sont-elles les bonnes?
Sont-elles adaptables à leur époque ?


Être parent c'est une charge de transmission.
Ns faisons partis de l'intégration sociale: faire de nos enfants des "esclaves économiques ",
c'est-à-dire intégrables , aliénables, malléables.
Faire d' eux des individus qui pensent, c'est se battre d'abord contre
l' inertie: mentale et sociale.
Le rôle du parent est peut-être de déprogrammer tout en les rendant socialement viables.
Laisser des cailloux, mais peut-être aussi des pavés.

lundi 8 décembre 2008

La pudeur



Ce mot m'attire, il est remplis de mystère, intrigue.
Il y a la pudeur du corps, celle du cœur. C'est un état d'être ou de pas être ?
Elle enferme plus qu'elle ne permet. Un espèce de carcan du moi. Ce n'est pas une porte d'entrée.
On se retient d'aller vers eux, la première impression : ils sont froids...l'émotion ne passe pas la rampe de l'intimité. La relation devient feutrée. Par la suite on semble vivre dans un église , tous les gestes deviennent sacrés.

Ils semblent empêtrés dans leur émotion,,comme si tout ce qui avait de l'intensité dérangeait.
La pudeur les habillent jusqu'au coeur, ils sont maladroit comme ces albatros qui mettent pieds au sol.
Ils rougissent pour un mot trop fort, trop précis, trop dur, trop doux. La pudeur protège le coeur des trop.
Ils en sont un peu prisonniers..elle empêche d'aller vers les autres, leur dire la première émotion..Elle retient l'élan, le geste, le regard.
Quelques fois, une phrase lancée, les blessent, les font rougir, ils baissent les yeux surpris . C'est une décharge d'émotion qui les ramènent vers l'intimité. Déstabilisé par cette intrusion .
On aime les titiller du bout d'un mot, les faire rougir....car on sent un début de contact, comme deux mains qui se rencontrent enfin.
Une douce blancheur les habitent , qui nous demande de passer notre chemin.
J'ai retenu mon pas pressé et tous les jours me félicite d'avoir soutenu son regard qui a rougi.

jeudi 4 décembre 2008

Les mains



Je lis chez les voisins que le bonheur est tendre, chaud, qu'il arrive à noël et que les enfants (ces jolis poupons) sont le sel de notre vie.


Petite réflexion sur cette capacité à saisir le bonheur.

C'est avant tout une aptitude à bien cadrer la perspective. Être heureux en fait, serait un choix d'angle de vie. Un regard.

J'ai une sœur qui a les mains bénis .
Dans tout ce qui habite sa vie, elle trouve cette respiration étonnante du bonheur.
Elle a cette aptitude que je lui ai longtemps enviée...sourire devant ce qui se rétracte et se redéfini autrement.

Tous les changements dans sa vie , ont été ardus..mais elle croyait que le bonheur était de l'autre côté..alors elle le suivait. C'est tout..regarder des deux côtés avant de traverser.

La vie s'acharne mais elle demeure souriante et heureuse.
Tout la fascine , curieuse de tous les détails qui nourrient l'intelligence , elle tri le bonheur en connaisseuse. Tout semble appétissant. Elle me regarde souvent en souriant, semblant me dire
"Pas comme ça..regarde" et je ne vois pas.
Un jour je lui dirai : "ce que j'aime en toi, ce sont tes yeux ridés de rires".

mercredi 3 décembre 2008

Dispersé




Les liens, ce qui fait que des regards peuvent tenir, devraient toujours être créés dans l'espace vrai.
Ce qui n'est pas.
La trahison se distingue du mensonge. Le mensonge est plus clément, il tente l'hypocrisie, de cacher. Par nature il défigure, mais est moins douloureux.
La trahison est plus cruelle..on a tout donné avec la certitude que tout était vrai.
Le plus difficile....se pardonner d'y avoir cru.



Les liens ont cela d'étrange que pour y vivre, il faut à la fois Être croyant et athée. Être la matrice et la pensée. Écrire sa foi en étant prostré. C'est l'antithèse de la raison..et on y croit.


Le détachement ou l'indifférence deviennent alors un résidu..très néfaste car c'est se couper de ce qui fait la vie.Il restera bien un sourire de compassion pour soi-même..

mardi 2 décembre 2008

La folle habillée de gris

Photo de Camille Claudel, assise sur une chaise, à l'asile de Montdevergues



NS avions fait la file, c'était d'ailleurs la première fois que j'attendais au musée. Les gens prenaient leur temps devant chacune des sculptures. Lorsque je pus enfin VOIR à mon tour...je n'étais pas prête à vivre ce choc.
Quelque chose qui ressemble à de l'apnée ,au manque d'air, à une difficulté de reprendre sa respiration ...Camille Claudel .
J'appris par la suite beaucoup de choses sur sa vie, mais ce qui me frappa fût sa fin, dans un chaos de trahisons. L'absence infini de compassion de son frère, qui fut son geôlier.
Né à la mauvaise époque où l'on enferme la sœur, l'épouse, la mère.
Camille aurait été un homme, aurait-elle connu cet internement à perpétuité?

J'ai souvent pensé à cette première journée d'internement où elle attend. Elle attend le directeur, elle attend son frère, elle attend sa mère..elle attend de comprendre.
Elle s'est aliéné toute sa famille qui ne comprend pas les problèmes de santé mentale, qui a commandé cette rafle chez elle .

Le rapport au temps est celui du prisonnier. Je la vois marcher dans les allées en regardant au-delà des murs. Ce regard remplis d'espérance , est fort au tout début et un automatisme à la fin. Il y a du combat à vivre d'espérance .
Étrangement on pourrait se dire que c'est la création qui va devenir un manque, mais c'est son rapport avec la famille...sa plus grande inquiétude.
On l'a laissé dans une robe grise. Une couleur neutre. Elle sera comme les autres , une folle de gris , elle ce génie de la courbe douce , de l'émotion poétique , taillée dans la pierre et le marbre.
Nous pourrions croire que quitter la déchéance, la pauvreté , la peur, l'insoutenable, l'isolement serait vu comme bénéfique. Mais c'est un chemin tordu..il n'y a plus de liberté , plus de création.
C'est une erreur de perception...tout ce qui enracine à la base , provient d'un ferment pourri, souillé.
Cette folle habillée de gris a connu l'ultime douleur ;être reniée par sa mère. C'est tout ce rapport à la mère qui me bouleverse . Elle fut les 30 dernières années de sa vie , prostrée , en état de mendicité extrême , face à cette mère et par la suite face à ce frère que Caën n'aurait pas renié.

Cette photo d'elle est bouleversante car elle semble morte depuis longtemps. Elle n'a pas le regard d'une folle mais le regard d'une femme qui a abdiqué . Ultime outrage à la passion.

vendredi 28 novembre 2008

Elle cisèle le temps


J.M CD St-Isidore


Je l'ai rencontré en fréquentant le "salon" de Mme Zoridae.
Mon premier contact fut un frémissement, une empreinte dans la durée.
Elle est "une" artiste de la lenteur du temps. Chez elle , le temps tapisse ses murs. Elle lui donne une lumière . On entre chez elle comme ds un atelier d'artiste..on ne sait pas où regarder tellement , notre regard s'accroche partout.
"Un jour , une photo " est mon premier clic du matin , pour voir, mais aussi pour découvrir ce qu'elle a travaillé , ce qu'elle a peaufiné et enfin jugé "oui, c'est ça!". Son œil de poétesse a soulevé un moment de temps.
Femme de peu de mots ,on les sent pourtant à travers ses choix.
On sent une fébrilité dans la lenteur. On sent l'horreur de la précipitation.
Pour paraphraser E de Luca: "elle est partie à la chasse de l'immense , elle agrandit la vie".

jeudi 27 novembre 2008

Une cicatrice est une force


Ce sont les mots de "mon nom est Paul", personne très attentive à la portée des mots.
Sujet passionnant , qui me rapproche encore plus de l'objet de mes réflexions: l'autre.
Non pas avec un grand "A" mais un petit..comme moi.
Alors la blessure qui demeure , qui ns fait surnager la tête hors de l'eau pourrait être une force vive, une artère nouvelle ds notre corps.....
Pour moi une "cicatrice" c'est un déchirement colmaté à travers lequel on sent le sang qui passe...le torrent est là..souterrain. Pour moi c'est un manque ds la continuité..c'est un semblant de rire qui se termine ds l e froid.
Une balaffre sur l a peau: On peut se dire.."quelle blessure ..il a survécu! ".On peut aussi choisir un autre angle et se dire: "ç a fait parti de lui". Une blessure peut venir définir une personne ou juste être un élément de son vécu ( je voulais écrire de vaincu!).
Une cicatrice, c'est comme une ride..c'est une blessure d'existence.

Une fragilité ds la structure peut devenir une force.....
Avoir survécu devient une addition de fragilités. Je crois que c'est la désensibilisation qui fait la force. C'est la dureté de notre regard qui peut atténuer l'effet de l a cicatrice.
Et je me dois de citer Mon Erri de Luca: "Les coups abiment les oui plus que les yeux. Il y a des erreurs qui contiennent une autre vérité".

Une lutteuse à ma porte



Elle est venue frapper à ma porte sur le bout des mots. Depuis elle laisse un peu d'elle-même ici et là.
Rafraichissant.
Je vais à mon tour chez elle à la recherche de son humeur de la journée..comme la saveur du jour.
Elle est remplis de dérision , de propos qui irradient le bonheur de vivre , de rire et d'amies.
C'est pleins de petits étonnements ouverts sur les autres.
Un petit bonheur est né.
Hommage à celle qui a vaincu
Svp...une tisane à la fenouil!

mercredi 26 novembre 2008

Passage obligé


L'escalade...tous ceux qui me connaissent savent que ce petit mot tisse tous mes temps libres et plus encore. Ce drôle de sport , en est un pour moi plus intellectuel que physique. Découvert à 40 ans, depuis ce moment là..ma vie a complètement changée.
De personne très solitaire, je suis devenue une personne à deux. Deux étant le chiffre minimum pour grimper. J'ai dû sociabiliser de force..et puis tout doucement c'est devenue une seconde nature.
À travers une passion, on rencontre des gens: on regarde un étranger près d'une paroi et on commence à parler de cette voie que l'on vient de faire.Pourrais-je me permettre sur le bord d'une rue de parler avec un inconnu d'une passion qui m'habite sans paraître un peu troublée ? Non.
J'ai parlé ( par courriel) à mon écrivain préféré ( Erri de Luca) à cause de l'escalade, puisqu'il est un grimpeur exceptionnel en plus d'être écrivain. Je l'ai même vu à Montréal à une soirée qu'il offrait ( Donquichotte et les invincibles).
Maintenant je connais plus de gens qui grimpent que tout autre styles de personnes.
Des gens que je vois 4 fois semaine..que je rencontre en dehors de notre sport..pas loin du mot ami..mais pas encore..
Il y a place à quiproquo dans ce drôle de lien..où l'on confit sa vie à quelqu'un, avec qui on vit de grand moment, des joies incroyables, avec qui on partage nos rares voyages ds l'année. Mais qu'on ne peut appeler ami...Ami..Ami.
Pour moi c'est la quête du "Graal". J'y touche presque en grimpant.

mardi 25 novembre 2008

Si Grand


Une voisine de blog, ns raconte qu'il lui est arrivé un Bonheur si grand, qu'elle se demande si les gens le voit sur son visage.
Alors je me demande , mais quel bonheur peut-être Si Grand , qu'il transfigure quelqu'un, à un tel point que de purs inconnus, dans la rue pourrait le voir. Coquine elle ne ns le dit pas.

Je me pose la question: qu'est-ce qui pourrait m'arriver de si Grand, que de purs inconnus pourraient le "toucher"sur mon visage?
La venue d'une grande somme d'argent? Une retraite anticipée ( ça serait bien quand même!). Silence.
Il me semble qu'un Si Grand bonheur pourrait être celui qui met fin à un grand malheur..quelque chose d'attendu et qui soulage..pas loin de l'espoir.
Silence.
Mais qu'est-ce qui pourrait me transporter à ce point ?
De petits bonheurs fortuits : Mon mari qui me regarde avec une grande intensité ( après 19 ans)
en me disant :que tu es belle! Ça me chavire.
Ma fille qui après plusieurs mois d'aride agressivité , me prend ds ses bras .
C'est donc quelque chose qui peut arriver au détour d'un chemin longtemps emprunté.

Merci HelLutte de m'avoir amené jusqu'ici.

lundi 24 novembre 2008

i Beleive


Le petit "i" représente mon état de pensée devant cette question gigantesque: Croire.


Discussion sur la foi hier. On a tenté de me faire croire "de force", à travers des arguments du genre:" je connais telle femme, on lui a dit ..durant les quelques secondes qu'elle était morte que....". Les croyants sont tyranniques. Leur état appel à l'inquisition. Si l' on ne crois pas, c'est qu'on a pas compris..alors ils expliquent ..
La foi..on ne peut la communiquer...c'est quelque chose que l'on a ..on ne peut la développer de force. Ces discussions sont stériles et amènent alors l'animosité et le jugement.
On ne peut faire vivre la foi en moi..IMPOSSIBLE ..athée jusqu'au fond même de toutes souffrances....même celle d'avoir faillit perdre ma fille et de l'avoir recouvré.

Images saisissantes: Une mère et sa fille de 14 ans ( vierge) dans un camp en Yougoslavie qui voit partir sa fille , pour se faire violer et ensuite ce sera son tour..
Un père palestinien qui cache son enfant derrière lui pour qu'il ne soit pas atteint pas une balle..et qui finalement mourra sous les balles d'un soldat israélien.
Le Rwanda..cette chasse à l'homme de 9 à5..comme un travail... Une infinitude de souffrance qui martèle..Dieu?

Dieu est un résidu: on y met ce que l'on a besoin. Il excuse l'homme de ne pas agir.Il tue l'humanité. Violent.

J'ai Foi en l'homme, comme en ce docteur qui a sauvé ma fille. En tout écrivain qui élève ma vie plus haut que l'ennui, en l'amitié que je cherche encore. Mais surtout en l'amour..quel véritable temple..on y entre humblement cherchant l'âme-ami ,on baisse les yeux devant cette plénitude qui se présente, surtout lorsqu'on a la chance qu'il revienne deux fois.

jeudi 20 novembre 2008

Soeurs d'Amitié


J'ai deux sœurs.
Une a le même vécu d'âge que moi et la cadette cherche dans la vie, le cœur qui bat son plus long souffle.
Les deux me sont sœurs de sang. Sans elles , depuis longtemps , je serais encore à chercher comment on relève la vie, quant notre force de crier s'est tue.
Elles m'ont donné la force, le refuge, l'intégrité de ce qu'elles sont pour réapprendre souvent comment on vit.
Leur maison toute grande ouverte de vie qui cri et qui rit a été ma maison. Leur appétit de vivre si intense a été mon salut. Cette force qui ré enracine la durée .
La famille est ce qui permet de rester debout. Elle te relève des plus immondes gifles.
Aujourd'hui que le répit c'est installé et que je peux "folâtrer" dans l'ordinaire du jour...je me rappelle d'elles et voit cette richesse d'amitié qui s'est tissée comme un cadeau des anges qui veilles sur les cœurs blessés.

Mes sœurs de sang devenues mes sœurs d'amitié.

mardi 11 novembre 2008

La mort d'un père


C'est sa fête aujourd'hui..l'hiver n'est pas loin, ça sent le froid et la terre qui gèle. 35 ans que je suis orpheline de père. Le sentiment profond qui surnage est pâle et lointain. Tout c'est effacé: lui et ma jeunesse . Il ne reste que les survivantes, toutes des femmes, ma mère et mes sœurs.
Le père, homme dur et et sans tendresse n'a rien laissé de chaud, de velouté ou même un regard
remplis de douceur et de compréhension. Il n'a laissé que du vide que l'on aurait aimé remplir de doux souvenirs. Rien.
Je lui laisse mes pensées de tristesse, de fuite au lit en courant ,de pas silencieux pour ne pas réveiller la colère qui dort. Des pleurs dans ma chambre parce que la punition a dépassé la journée .
J'ai tout de même laissé son nom sur sa tombe, pour que la filiation veuille dire quelque chose.
Continu de reposer en paix PÈRE..sache que je pense à toi et que je n'ai que des regrets: le plus prenant; de n'avoir pu jamais te dire..."NON! laisse moi tranquille , tu ne me battras plus!" .
Repose en paix PÈRE, le souvenir est toujours vivant.

lundi 6 octobre 2008

Être un homme

Jouer à être l'autre sexe:


Il descend de la voiture, regarde au loin et ferme la portière. ll marche lentement prend tout l'air possible et monte les marches maintenant d'un pas plus rapide. Ouvre les portes une par une avec force, il commence à ressentir cette angoisse, celle qu'on n'est pas capable de dire.Il portes ses doigts à sa bouche et ronge ses ongles déjà en sang.
Elles sont couchées. Il regarde sa femme lovée au coté de sa fillette si petite , si fragile. Il lui sourit.Sa journée a été plus difficile que la sienne.
Elle se lève et l'embrasse les yeux encore tout humides. Ensemble , ils s'approchent et regardent Camille . La douleur est là , mais il ne peux la dire.Il serre sa femme ds ses bras et lui fait mal. Elle pleure silencieusement. Être deux , pour passer à travers ce chaos.
Il embrasse sa fille sur la main, tout doucement en fermant les yeux. Il regarde encore sa femme si amaigri, il ne la reconnait plus. Elle est devenue une mère, de celles qui ont peur de perdre leur enfant.
Il tend une main vers elle pour être deux. Quelque chose cri en lui, mais il baisse les yeux terriblement chaviré. Rien, pas un mot .Une colère sourde, violente. Il respire avec force et baisse les épaules. Sa tristesse est trop intense. Il regarde sa femme, elle lui donne de la force.
Être deux .

samedi 4 octobre 2008

Une heure déjà


Plus fort que toi il n'y en a pas

Car même si tu pleures dans les bras de ta mère
Que tu renvales tes larmes devant ton père
Que tu retiens ton souffle quant ton frère se détournes de toi

Plus fort que toi il n'y en a pas


Car même si te lever tous les matins fait de toi un héros
Que ta blonde te rabroues devant les autres
Que ton avenir s'enfuit sans toi


Plus fort que toi il n'y en a pas

Car même si tous les jours le combat est trop dur
Que le passé ronge ta vie à petit feu
Que quelque fois tes genoux touchent par terre

Plus fort que toi il n'y en a pas

Car pour toi travailler de 9 à 5 c'est comme un marathon
Que voir t a jeunesse qui n'arrime à rien
Que tu t'essouffles à tenir la tête hors de l'eau



Plus fort que toi il n'y en a pas

Car tu as appris qu'être debout , c'est déjà ça
Que les amis ça peut te tenir à bout de bras
Que ceux qui t'aimes peuvent t'ouvrir le chemin


Plus fort que toi il n'y en a pas
ne l'oublie pas

mercredi 1 octobre 2008

Le mur


Tous les jours il doit faire semblant, que vivre avec les autres est quelque chose d'anodin.
Un effort gigantesque pour regarder les autres et sourire. Plus facile de sombrer, de rétrécir la vie à lui.
Mais à côté de lui, une femme le soutien, lui démontre mathématiquement que la vie est simple, il s'agit de respirer. Tu dois te battre lui répond-t-elle , quand il est ravagé et que le doute est plus grand que son amour.
Elle le regarde et les yeux tout mouillés par la maternité, respire les moments les plus doux , en baissant le coeur quand la tourmente est trop forte.
Mère et fils en haut de la solitude, se battent pour que tous les jours, la vie soit simplement le recommencement de la durée .
Mère de peur, inquiétude que la main ne soit pas assez serrée dans la sienne et le coeur si souffrant que demain on en aura pas assez donnée.


mere de moi
sans toi,tout m'effroi
ta présence réconfortante auprès de moi
bonheur que tu me rends je te remercie mille fois

si loin de moi
l'eau et la terre s.pare fils et mère
le soleil chaud,me raprochera de toi
dans si peu nous seront reunis
je suis ton âme poussante
mon rêve est que tu sois fier de moi
et alors à tout jamais je serai heureux dans ce monde auprès
de toi.

mercredi 24 septembre 2008

Lui


Toujours à côté de moi , la lumière de ce qu'il est.
Mon corps qui colle à sa peau qui nous cherche.
Par lui , la vie s'ouvre à la pureté de nous.
Je suis devenue une respiration forte .
Avec lui je traverse la brutalité, les couches fortes de bonheurs.
Émue de voir sa main qui se tend.
Lui, m'a permis d'être sans faiblir.
L'amour en un seul baiser: doucement les yeux fermés sur ce qu'il est.

Humanité



C'est ce qui reste de l'Homme dans la bête.
La possibilité de choisir quand tout se ferme .
Reprendre l a vie quand l'Humanité a baissé la garde.
L'attendrissement, quand on a failli se détourner.
Croire en continuant de tenir la main d'un enfant.
Les yeux mouillés dans le froid de la vie.
Lever le regard quand le coup reçu est trop fort.



mardi 23 septembre 2008

Perspective


Entre elle et moi, un peu de sang qui fait de nous, deux. Sa première tentative a été forcené , sublime de force et désespéré. Elle est revenue à nous. Il faut rester .
Nous sommes maintenant des apprentis des liens fragiles . Elle continue ce qu'elle avait commencé avec plus de calme et de rigueur. Le chemin est tracé et il n'y en pas de parallèle.
Je suis revenue , mais trop loin pour la tenir par la main.
Ses pas seront déterminants. Les empruntes ne peuvent pas s'effacer , malgré tout l'amour .
Déchirant ce qui refait les liens.

jeudi 18 septembre 2008

Fillette


Ma fille est maintenant adolescente. La guerre est entrée chez moi .
Pour qu'elle existe, elle doit tout détruire, moi y compris.
Plus jeune , je la regardais devenir cette jeune femme. Elle regardait les autres intriguée ,de les voir devenir grande et se demandait bien comment on entre par cette porte. Elle a suivi les pas d'une plus grande et est entrée de plein fouet dans l'adolescence...

Alors, je dis son nom, il ne veut plus rien dire pour moi. La mère en moi est morte. L'adolescence a tué la mère .Même les mots n'ont plus de sens. Le creux de la tendresse non plus .
Je ne parle plus, je vomis au bazooka .
Terrible, c'est comme si elle était partie sans me dire au revoir, sans prendre le temps de me réconforter, de m'enlacer . La mère est étreinte, sans elle , tout se rétracte .Je suis seule sur le bord de la route. Mon enfant est porté disparu.
Lui parlé est devenue un effort aussi grand que de déterrer une forêt à main nue.
Peut-être que cela prend toute une vie d'adulte pour devenir la fille de sa mère.

Pensées


La première pensée sera pour moi.

L'amitié est une ordure , plus près du fossoyeur que de l ' idée béate que l'on s'en fait . Elle est un objet d'utilité dans le quotidien: elle coupe les liens, détruit l'âme , sert à nettoyer autour de soi.
Elle écume les bords du coeur et emprunte la chaleur de l'intimité pour pénétrer. Elle se présente dans la bienveillance pour mieux broyer la pureté. On finit dans les tranchées ,égaré.

L'amitié est un leurre: on y met les contes de fées, les manques freudiens. L'Ami, cherche en toi le lien utile. Tu es un conducteur vers d'autres: toutes les équations qui ne te comptent pas.
L'amitié est un piège , comme Ulysse nous devons rester alerte .
Il y a l'amour qui purifie tout et qui donne un poids aux mots, aux gestes. Il ancre la vie .