vendredi 19 février 2010

Être mère est-ce être femme différement?



Mère qui se recueille devant le corps de son enfant à Beslan en Ossétie du nord




Sujet brûlant abordé ds un blog d'homme:)
Très bel échange avec Lucia Mel sur ce sujet...
Est-ce qu'être mère est le but vers lequel toute femme doit tendre..ou est-ce un piège que la société nous tends.

C'est chez l'oiseau que le débat a lieu....
http://oiseau-zen.blogspot.com/

ma réponse ouvre plus sur le darwinisme que sur le féminisme

Pour moi être mère devient le but ultime de la femme..je dis même qu'une femme qui n'est pas mère n'a pas répondu à ce pourquoi elle a été conçu..se reproduire..Ici je ne touche pas l'aspect ..femme usine à bébé....emprise de l'homme sur la femme ou
de l'annihilation la femme par la société..

Je pense à ce documentaire sur la pêche industrielle..à cette femelle dauphin qui se colle sur le bateau qui vient de pêcher son petit...et qui entend ses cris presque humains..et qui a son tour sera harponnée ( d'ailleurs les pêcheurs aiment prendre les petits..ils savent que les mères viendront pour les sauver) pour être prêt de son petit..est-ce qu'une femme qui n'a pas de lien avec son petit aurait fait cela?..
Je pense à ces femmes qui retournent dans la maison enflammée pour y trouver son petit..on ne peut nier qu'il existe un lien si fort entre une mère et son enfant.
Cette femme qui n'a pas d'enfants..comment pourra-t-elle connaître ce lien si fort?
et ce lien on ne peut le retrouver ailleurs...
La question..ce lien définit-il la condition sociale de la femme ou ce lien est-il inhérent à la condition animale?

Voici ma réponse à Lucia Mel dont je respecte sa pensée féministe:)


Je ne voulais pas te choquer LM..je n'ai pas dit que c'est le but ultime de la féminité...surtout pas....je ne crois pas en la féminité...comportement imposé et qui m'horripile:)


Je crois sincèrement que c'est le but ultime de tout organisme vivant ..se reproduire.Il n'y a pas de féminisme qui tienne ds ce débat ..désolé.C'est question d'instinct.
Je suis féministe,,je me bat tous les jours avec ma fille,,pour qu'elle cesse de véhiculer SUR ELLE ET EN ELLE..le poids immense d'objet sexuel..un combat de tous les instants.
Je me dis toujours..si un homme est capable de le faire MOI AUSSI!
Pour moi le féminisme..ce n'est pas de choisir de ne pas avoir d'enfants..c'est comme tout être humain..assumer ses choix.

Je crois que ce lien très fort qu'il y a entre une mère et son enfant est programmé..inné et non acquis ou imposé par la société.
Depuis que je suis mère MA VIE ENTIÈRE a changé..il y a l'abnégation au plus haut point..
que tu ne peux ressentir en aucun cas jamais..je pourrais tuer pour ma fille..je me transforme en un iota de seconde..si on la touche .

Quelque chose apparait qui n'y était pas avant..et c'est très criant, c'est ce plus qui fait de moi une être vivant qui a connu sa plénitude ds son développement:) pour être plus consensuelle,..
tu pourrais me répondre,,,mais l'empathie!!!
..je sais qu'il y a l'empathie devant un enfant qui n'est pas le tien..mais quand c'est le tien...ns sommes programmés ..je suis très Darwinienne:)
Tu te souviens de cet école qui a été pris en otage par des terroristes à Odessa il y a plus de 10 ans..tous ces enfants qui sortaient par les fenêtres pour fuir les tirs,,et cet enfant qui est retourné à l'intérieur parce que sa mère y était et qui est morte, c'est l'instinct..ce n'est pas un comportement acquis:)
Mais ds ce contexte hors-norme ..je pensais aux mères..pas aux femmes.
Je vois que pour toi ce sujet est très émotif....je ne voulais blesser personne:)

Mais je trouve le débat sain.

15 commentaires:

:: Karine :: a dit…

très beau sujet mais difficile de répondre pour les autres !
quant à moi, depuis que je suis maman ma vie a changé en tout point et je suis devenue une autre. Je ne pense plus à moi mais à lui. Je m'inquiète, je me préoccupe de son présent et de son avenir. Sa présence me rassure, me transporte et m'apporte plus de joie que je ne l'aurais jamais imaginé. Jamais je n'aurais imaginé qu'un enfant prenne autant de place dans ma vie et comme le vide est là quand lui est absent.
un enfant c'est la vie

✿France✿ a dit…

Bonsoir
je suis maman et avant jamais je n'aurai pensé être comme je suis devenue. je suis une maman et je ne pense qu'a mon fil sFLOrian oui un grand changement de vie mais qui fait un bien fou. Je sais qu'il part le matin mais qu'il revient donc j'en profite au max.
Bonne soirée

lucia mel a dit…

Moi aussi je voudrais débattre en toute amitié, et avec un grand respect pour ta position.

Plutôt que d'affirmer (comme j'ai pu le faire précédemment) permets que cette fois, je ne pose que des questions :

- une femme qui a adopté un enfant (de trois mois, d'un an, de 5 ans), est-elle considérée comme mère, suivant les critères que tu en as donné? ces caractéristiques si "biologiques" qui poussent à la reproduction (je les appelle hormones) auront-ils la même valeur-force si l'enfant biologique est celui d'une autre ?

- as-tu vu le film de Spielberg "A.I" (Intelligence artificielle) ? car il répond admirablement à toutes ces questions, en en posant d'autres... Peut-on aimer un robot, plus qu'un enfant biologique ? Qu'est-ce que l'humain ? l'amour maternel, paternel ?

- ces femmes qui abandonnent leurs enfants (pour des raisons qui ne sont pas toujours le viol, ou la tragédie) sont-elles de vraies femmes ? celles qui les maltraitent, celles qui ne les aiment pas (si, si ça existe), sont-elles de vraies femmes ?

- les hommes aiment-ils moins leurs enfants ? ne sont-ils pas prêts eux aussi à tuer pour eux ?

- cet amour envahissant (hormonal, dirais-je) de la mère (de certaines mères ?) n'est-il pas ce qui conduit les enfants chez les psy un jour ou l'autre (combien de fils tués par cet amour-là ? combien de filles détruites par cette suprématie du "je suis LA mère" ?).

- celui/celle qui tue par jalousie, l'amant ou la maîtresse, ou les deux... est-il, lui/elle aussi, sous l'emprise d'une humanité supérieure ?

- la femme qui, au siècle passé, n'éprouvait pas tous les sentiments que tu décris, car épuisée par ses grossesses à répétition, avait-elle échappé à la biologie ?

- les femmes dites "mères-porteuses" qui aujourd'hui louent leur ventre pour satisfaire des nantis, aiment-elles plus, ou moins, le bébé que les parents qui l'ont commandé ?

- une femme qui aime son compagnon plus que son enfant est-elle encore une femme ?

- une femme qui n'a pas eu d'enfant, ne peut-elle ressentir l'amour que tu décris pour d'autres humains ? comment peut-on l'affirmer ?

- un homme qui n'a pas eu d'enfant, ne peut-il lui aussi ressentir cet amour-là, si fort, qui peut pousser à tuer, ou à se tuer de désespoir ?

- que connaît-on de l'amour que les autres ressentent et de son degré ?

- l'amour qu'une femme, devenue mère, peut éventuellement expérimenter (méfions-nous des "obligations" où on nous a enfermées si longtemps) est-il autre chose que ce les croyants appellent l'amour de Dieu ? et cet amour, vécu de tous temps par les mystiques, les martyres aussi... n'est-il pas le vrai modèle ? qu'une mère voie une porte (celle qui est si étroite) s'ouvrir à elle plus facilement, je le conçois, mais peut-on dire qu'elle dépasse l'humaine condition ? serait-elle seule (sorte de supra-humain) à pouvoir atteindre cet état-là ?

- le film "Un jour sur Terre", montre de nombreux bébés animaux (tous la proie préférée des prédateurs, car leur chair est plus tendre), ce qui a le plus fait pleurer mon neveu c'est l'éléphanteau qui s'était perdu... dans la savane, sa maman l'avait cherché un certain temps, puis au bout d'un moment elle avait abandonné pour rejoindre les autres et ne pas mourir elle-même. Mon neveu a été aussi touché, si ce n'est plus, que la maman éléphante... Il n'est pas mère... pourtant, l'est-il ?

- une mère peut-elle ne pas aimer ses enfants ? et parfois seulement un de ses enfants ? est-elle une "mauvaise mère", un "monstre" ? et l'est-ellle intrinsèquement, biologiquement, culturellement, psychologiquement ?

noèse cogite a dit…

Toutes ces questions sont très intéressantes,,oui j'ai regardé et aimé I.A.et j'ai même un peu pleurer ,,,

Pour l'adoption je ne saurais répondre..mais j'aurais tendance à croire que oui...c'EST avoir un enfant,,ressentir la peur de le perdre..de l'aimer...la pulsion serait la même et pour moi va venir créer le lien.

L'amour paternel le dit..il n'est pas maternel..et je dirais que ds l'évolution humaine..il est récent.
Ns avons passé du chef de clan..à 'chef' de famille ...

Pour l'abandon de l'enfant,,je dirais qu'il est extrêmement difficile d'être mère..que ns ne sommes pas toutes aptes à vivre ce grand changement..ds mon pays..ns disons 'équipé' pour cela...un millier de questions subjacentes..sont souvent sans réponses..et je ne suis pas ici pour juger:)

Mais L.M. je ne dis pas que les femmes qui n'ont pas d'enfants ne sont pas de VRAIES femmes..je respecte trop l'ensemble de ce que ns sommes ...je dis que ce lien..qui ns fait souvent rapprocher de la bête..est un complément ultime ..presque absolu...Ne pas avoir d'enfant,fait de la femme une femme
qui n'a pas tout vécu ce que la vie lui offrait..ELLE PEUT vivre sans c'est certain:)


Tu sais avoir un enfant c'est décider d'être fragilisée, de faire le mieux que l'on peut et souvent le pire de que l'on est.

Ns avons toutes le moule de notre mère.. J'ai beaucoup jugé la mienne jusqu'au jour où je suis devenue mère..rien ne peux ns préparer à cela..et on ne peut revenir en arrière)..

Je crois que l'homme et la femme sont différents et inégaux devant le rôle parental que la société leurs octroient.
Le père -nouveau arrive avec les jeunes de 30 ans....
MAIS..je crois sincèrement..qu'il n'y a pas de normes,,mais des tendances,,l'homme vit à une certaine distance des jeunes enfants,la mère répond à ses besoins primaires...son rôle deviendra plus important un peu avant l'adolescence.

Je regarde près de moi..je connais des hommes extraordinaires..qui donne bcp..et des femmes ..de vraies peaux de vaches..


Inculquer des valeurs est ce que je trouve le plus difficile en tant que mère et ce sentiment lancinant de la responsabilité d'un être humain....


Merci LM d'avoir nourris mes réflexions..j'ai tendance à regarder les Hommes avec des yeux d'éthologues plus que de sociologues:)

De la philo je retiens cet enseignement..il n'existe pas une vérité mais des vérités:)

Anonyme a dit…

Merci Noèse pour cette prolongation du débat que je trouve fort intéressant. Oui, je crois que quelque chose change en nous quand nous avons un enfant et je crois que c'est plus profond chez la mère que chez le père. Et je crois que ce lien privilégié se créé aussi lorsqu'il s'agit d'une adoption même s'il existe certainement des hommes femmes et des hommes qui y sont moins sensibles. Je suis d'accord avec ta pensée darwinienne.

noèse cogite a dit…

Merci l"oiseau pour ce plaisir ds la discussion:)

Anonyme a dit…

j'arrive un peu tard sur le juset pour des raisons de mal être en ce moment
quel sujet passionnant...

j'ai tout lu avec avidité de vos échanges, bu les paroles...

je suis six fois grand-mère aujourd'hui...j'ai des liens passionnels avec mes deux filles, j'ai toute ma vie veillé à ne faire aucune différence...car la dernière question de L.M résume tout mon mal de vivre: la préférence d'une mère...

vivre avec cette évidence, et apprendre , au crépuscule de sa vie, qu'elle t'a aimé tout autant et que seules les circonstances de la vie ont fait que ...

je ne dirai pas qu'on est une femme accomplie parce qu'on est mère...mais il est sûr et certain qu'on vit des peurs et des angoisses qu'une femme sans enfant ne pourra jamais connaitre...

et je vous y prépare...ces peurs...enfin pour moi...sont décuplées depuis que je suis Maminou: tjs peur qu'il arrive quelque chose à mes petits, c'est de l'amour absolu et qui vous raccroche à tout

Noèse quel beau ujet

Et pour te répondre oui je vais parfois chez Héléna qui était aussi venue...et oui pas facile mais je n'en sais pas encore assez...

Ma douce Noèse, toi qui aimes Nanou et Clara, saches que même quand les deux sombrent, elles se relèvent toujours...et t'envoient amitié et sourires profonds

noèse cogite a dit…

Merci pour tes mots clara...j'espère que le temps sera plus doux..pour toi.
je croyais naïvement que les enfants de ma fille..il y aurait une grande différence,,merci de me préparer:)

Et j'ajoute SOUPIR!!!!

lucia mel a dit…

Noèse, merci de m'avoir répondu, nous nous entendons certainement sur un point qui est celui de l'amour. Permets que je continue à interroger cette relation si... "névrotique" qui est celle de la mère à ses descendants... l'amour ne me pose pas de question, la MERE m'en pose un certain nombre... pardon de ne pas vous laisser en paix... mais, franchement, t'as vu tous les névrosés ????

Myel a dit…

Bonsoir Noese, je n'ai pas lu toutes les réponses, mais ton texte,je l'ai lu très attentivement. Si je puis me permettre, je pense que chacune de nous, mère ou non avons un regard singulier sur la maternité et ses effets. Me gardant de généraliser, je ne prends que mon expérience en référence. Je suis mère quatre fois dont une fois en tant que mère adoptive. J'ai adoré devenir maman à chaque fois, cependant et même si, la maternité a modifié ma vie, je n'ai pas été transformée pour autant. La maternité n'a jamais été l'objectif ou le point central de ma vie. Pour aller vite je dirais que , évidemment j'aime mes enfants mais je n'ai pas le sens du sacrifice ni de l'abnégation. Je suis femme puis mère. Il arrive souvent que les gens ne le comprennent pas. je serais toujours la mère de mes enfants mais je les aime et les ai élevé pour qu'ils s'en aillent pas pour me servir de raison d'être. Alors pour répondre à la question du titre, pour moi, je dirais, oui c'est différent et c'est tant mieux.

Rackham Le Rouge a dit…

Une mère est une femme, la preuve tous ces jeunes qui aiment à commencer dans la vie avec ces femmes mûres ou aux hanches larges, accueillant leurs nez plein de lait...ou ces maris et amants qui les aiment encore plus de leur beauté épanouïe..

Et tant d'autres images ^^

Besos Noèse
Jack

PS: Une femme qui n'a pas d'enfant est une femme aussi, différemment...^^

noèse cogite a dit…

Je continuerais cette discussion en répondant en même temps aux dernières réponses:
Étrangement ne m'ai pas venu encore à l'idée de parler de l'amour maternel....Myel..tu me fais penser que je parle plutôt du sens de la responsabilité d'un être vivant.
J'aime ma fille..mais c'est le désir de son bien-être qui m'importe...je me suis aperçue..que je suis incapable de souffrir à un certain niveau..comme par ex..lorsque je l'attend pour 22.30 et qu'elle arrive à 23.00hres..cette demie-heure d'attente..il n'y avait pas d'amour..mais pour moi le besoin de cesser de souffrir..la voir c'est cesser de souffrir:)

LM tu parles de névrosés....effectivement, il y a un grnad nombre de personnes qui ne vivent pas comme la moyenne de la société..ils sont différents..et pour avoir travaillé avec des gens hors-normes..je ne peux pas les juger..ils ont survécus à tant de
souffrances qu'ils sont incapables de prendre soin d'une autre personne...et incapable de répondre à leur propre besoins.

Tu parles aussi de cette mère qui aime plus un enfant qu'un autre..je ne peux répondre à cette réflexion..p-ê au niveau des affinités, p-ê à la déception,p-ê que cet enfant nous ressemble trop :)


Karine tu parles du vide..je le ressent aussi très fort lorsque ma fille n'y es pas..pourquoi?
Je dirais que son absence fait crier en moi son besoin d'elle..et là c'est de l'amour dont je parle:)


France cet amour que tu ressents si fort est pour moi aussi comme une obsession..et de là p-ê la névrose:)


Mais je crois que l'on idéalise l'amour maternel..et la société ns mets alors une pression très dificile à supporter..cela sous-tend la perfection..de là p-ê aussi les écarts , les dangers de trop exiger

Merci rackham pour nourrir cette réflexion....c'est être je dirais même plus..être un être humain différement!

21 février 2010 02:53

Ile E. a dit…

J'ai lu avec attention ce débat. Juste envie d'ajouter que pour ma part, "être femme ou être mère" me paraît presque limitatif ; "être" ou essayer "d'être" dans l'amour, qu'il soit maternel ou autre, avec toutes ses fibres, me semble un chemin plus convaincant.
De plus il y a parfois chez des femmes qui n'ont pas été mères, un amour plus grand, un altruisme, une écoute, et un respect plus accompli envers les enfants, adoptés, recueillis, ou simplement dont elles sont responsables, que chez des femmes mères.
Aimer devrait être, me semble-t-il, un État qui englobe tous les autres.
Bien évidemment, l'amour maternel est un des états de cet État de la femme.
Cependant, celles qui choisissent de ne pas y accéder, ou qui ne peuvent y accéder, suivant le mode de la mise au monde classique, peuvent développer une autre forme de mise au monde qui procède elle aussi de la puissance de l'amour.
En toute amitié à toutes.
Ile E.

noèse cogite a dit…

Je reconnais votre grande humanité Ile dans votre réflexion et votre approche est infiniment absente de jugement.
Je crois comme vous qu'une femme oeut avoir un amour et une grand e tendresse pour des nefnats qui ne sont pas les siens.
Mais pour avoir v.cu 32 ans sans enfant je en peux cacher qu'il y a quelque chose de différent en moi..une lucidité..un passage ds un univers parallèle (:))..la vie n'est plus pareille..mon coeur marche en dehors de moi.

bertfromsang a dit…

c'est exactement ce que me disait mrs freeze, aka véronique courgeault.