mardi 30 juin 2009

Moi...je vais bien




Elle est devant moi souriante et se dévoile comme un levée de soleil.
Elle me regarde droit dans les yeux pour jauger mon émotion.
Je souris et ne montre rien de mon désarrois d'enfant.
On ne partagera comme d'habitude que le patiné .


Qu'est-ce qui est plus fort que le regard d'une mère?
Je suis en ce moment la fille de ma mère..rien d'autre.
Nous nous retrouvons où nous avions laissé notre relation ..il y a tant d'années.
Elle passe maintenant par-dessus, ces matins trop difficiles, pour faire encore de nous ses enfants.

Les années où je n'étais déjà plus qu'une femme,nous rattrapes
Et malgré mes 47 ans..j'aimerais qu'elle me prenne dans ses bras
pour me consoler de ce sourire un peu trop maquillé,
de ces petites rides qui l'a font si fragiles,
de cette force à bout de coeur, pour que je puisse baiser les yeux sans pleurer.

On joue à ne pas montrer que nous avons été happé par sa maladie..
Qui sera la meilleure..la mère...

Elle croit qu'en prenant toute la souffrance sur ses épaules si frêles
il n'y en aura plus pour nous...mauvais calcul..
Elle remplit l'air d'un triste chagrin.
Elle nous protège par les non-dits qui font de petits silences.

Mon regard s'abreuve de tous ses gestes, de ses yeux qui me regarde fixement.
Aime...ce mot me chavire,,il y a tant d'années dans ce petit mot, tant de vie qui s'est écoulé dans nos vies.

Cette femme que rien ne peut faire s'agenouiller
se détourne un peu pour replacer sa perruque.

vendredi 19 juin 2009

Cette liberté , cette liberté.cette.....



Frère François Martin


Je côtoie des amis qui passent leur temps à brader leur temps de vie.
Il l'a dissèque en petits morceaux...un peu pour toi un peu pour moi un peu pour nous.
Cette équation des compromis à rabais...où l'on ne vit rien de façon entière.
Ces petits bouts de vies,qui ne s'additionnent pas mais soustraient l'intensité.

Il arrive un moment où il y a un déficit de vie.
Mais à quel moment on n'arrime à rien?
Quand on a tout donné et rien pris?
Quand on a tout pris et rien donné?
La règle acceptable est laquelle?
50% pour moi 50% pour le reste ?
90% ?
L'acceptabilité provient alors du degré de compromis de l'Autre personne.
Peut-elle accepter d'être ce 50% ce 10%?
Compromis, concession... le vide dans l'intensité.



J'observe ce nouvel ami qui a un sens des responsabilité très ancrées, et qui joue une part entière de sa vie en multipliant les stratégies de bonne conscience.
Il semble malheureux, essoufflé de tant de retenue.

Son désir de vivre est rattrapé par le poids entier de ce qu'il a engrangé.
Son idée de la famille demande un sacrifice...le sien.
Je le vois avancer en tirant de toutes ses forces ,sur les attentes qu'on a de lui.

Être soi demande combien de degré liberté...

Plusieurs libertés en font-elles une seule?
Ce que l'on égraine en comptant les soupirs de déception
Que l'on tente vainement de garder au creux de sa vie
Peut-on en vivre un peu plus ?
Vivre en comptant ce que l'on peut encore monnayer..

La liberté de vivre est suspendue à notre morale.
J'espère qu'à la fin de ma vie elle répondra "présente"
quand les bilans seront tout ce qui nous reste.

mardi 9 juin 2009

Un non zen



Jean-Paul Riopelle


Il est sympa..un peu timide..il regarde toujours vers le sol..tu as le goût de le mettre en confiance pour qu'il puisse enfin voir le soleil...mais sa timidité est un boulet.
Mon amie a mis fin à sa relation amoureuse avec lui..et maintenant il se trouve dans un no mans land..personna non gratta pour notre groupe.
Je ne l'ai connu que le temps d'un voyage...il fait de l'escalade et est maintenant rejeté par tous et maintenant par moi..
On nous a demandé de faire un choix..j'ai tenté plein d'arrangements...rien à faire cela blesse mon amie...
Première fois que je dois abandonner un homme qui gît au sol.

Mais ce n'est pas un ami que je trahis...l'activité sert de lien.
Et je ne vis même pas un dilemme..pour moi c'est clair...c'est elle.

Ce manque de dilemme projette une lumière crue sur ma nature..sur celle que j'ai maintenant..même pas un problème de conscience..je dirais que j'en suis fière!

Dire combien de fois je me suis enlisée jusqu'au cou, pour ne pas avoir su dire non.


Ce lien brisé c'est un deuxième soleil dans ma vie.