
Au croisement de deux boulevards..4 enfants très jeunes ( 5-6 ans) qui poussaient une voiturette d'enfant. L'un d'entre eux tenait un chat emmitouflé dans une couverte.
Le petit avec une casquette qui ne le protégeait pas du froid, se tenait les oreilles.
J'attendais de voir un parent caché du vent...rien.
C'est ce rien qui m'a choqué...des enfants seul pour traverser ce boulevard...pas habillés.
Je me suis demandé si je devais arrêter...ils attendaient aux quatre vents de passer cette lumière.
Pas assez habillés ( -15) pour la température qu'il faisait.
J'étais choqué parce qu'il faisait froid et parce que c'était tellement dangereux. Les parents???
Je me suis interrogé sur mes réactions...catho-bourgeoise ( comme disent les Français) ?
Questionnement alors sur la pauvreté et la négligence..j'aurais vu la même scène un peu plus haut dans la ville..aurais-je été aussi choquée?
Dois- je relié pauvreté à négligence? Que de préjugés dans mes premières réactions.
Alors mon regard s'est affûté...je me suis mise à regarder à gauche et à droite...
Des ados aux regards durs, des femmes trop teintes , des personnes âgées mal habillées.
Les devants de maisons qui sont abîmés, trop de commerces à quatre sous.
Je me suis senti comme dans un zoo..à regarder une culture de pauvreté qui n'est pas la mienne.
Me suis senti dans un autre monde... me permettais de le juger..moi qui ne vit pas dedans.
A-t-on le droit de juger si ce n'est pas notre quotidien? Je ne le sais pas.
Si facile de dire quand on ne regarde pas.
Indécence du riche qui déambule dans la misère d'autrui.