
Frère François Martin
Je côtoie des amis qui passent leur temps à brader leur temps de vie.
Il l'a dissèque en petits morceaux...un peu pour toi un peu pour moi un peu pour nous.
Cette équation des compromis à rabais...où l'on ne vit rien de façon entière.
Ces petits bouts de vies,qui ne s'additionnent pas mais soustraient l'intensité.
Il arrive un moment où il y a un déficit de vie.
Mais à quel moment on n'arrime à rien?
Quand on a tout donné et rien pris?
Quand on a tout pris et rien donné?
La règle acceptable est laquelle?
50% pour moi 50% pour le reste ?
90% ?
L'acceptabilité provient alors du degré de compromis de l'Autre personne.
Peut-elle accepter d'être ce 50% ce 10%?
Compromis, concession... le vide dans l'intensité.
J'observe ce nouvel ami qui a un sens des responsabilité très ancrées, et qui joue une part entière de sa vie en multipliant les stratégies de bonne conscience.
Il semble malheureux, essoufflé de tant de retenue.
Son désir de vivre est rattrapé par le poids entier de ce qu'il a engrangé.
Son idée de la famille demande un sacrifice...le sien.
Je le vois avancer en tirant de toutes ses forces ,sur les attentes qu'on a de lui.
Être soi demande combien de degré liberté...
Plusieurs libertés en font-elles une seule?
Ce que l'on égraine en comptant les soupirs de déception
Que l'on tente vainement de garder au creux de sa vie
Peut-on en vivre un peu plus ?
Vivre en comptant ce que l'on peut encore monnayer..
La liberté de vivre est suspendue à notre morale.
J'espère qu'à la fin de ma vie elle répondra "présente"
quand les bilans seront tout ce qui nous reste.